Au LabSic, les recherches sur l’espace informationnel, communicationnel et médiatique en tant que creuset des espaces publics se déploient le long de trois perspectives, liées entre elles. La première réside dans l’appréhension du domaine de l’information, de la communication et des médias dans son hétérogénéité. La presse, notamment la presse magazine (presse magazine féminine, presse magazine en éducation, presse des immigré·es…), l’audiovisuel, l’édition mais aussi les plateformes numériques et les réseaux socionumériques constituent des terrains d’observation spécifiques, familiers et privilégiés.

La deuxième perspective est définie par les enjeux sociaux étudiés. La fabrique, la circulation et la réception des normes de genre sont au cœur de plusieurs recherches (représentation des femmes, représentation des corps, images de la maternité et de la parentalité, critique féministe). La place des institutions, des organisations et des entreprises culturelles dans l’espace public est aussi développée (politiques publiques, processus de médiation des marques et produits de luxe, actions militantes et engagement des organisations, édition indépendante et critique). Les enjeux de participation, d’ouverture et d’accessibilité sont étudiés (open data, design participatif, éducation populaire, accès au numérique et usages). D’autres recherches s’intéressent aux mobilisations collectives (cyberactivisme et mouvements sociaux).

La troisième perspective a trait au périmètre géographique des recherches. Outre la France et l’Europe, l’espace méditerranéen d’Afrique du Nord, l’Amérique Latine et le Moyen-Orient constituent les trois grands autres territoires d’enquête de la thématique.

Croisant ces perspectives, des directions communes caractérisent les recherches en cours. La fabrique et la reproduction des normes de genre sont au cœur de nombreux travaux qui éclairent à ce prisme les processus de production des industries culturelles (travaux sur la sociologie des professions) ainsi que les représentations dans les contenus. Dans cette optique, la question des représentations de genre est liée à celle de la diversité, dans une démarche ouvertement intersectionnelle. C’est, enfin, la diversité des récepteurs qui est enquêtée par une partie des chercheur.e.s dans des interrogations allant de l’étude des publics à la question du marketing genré.

La question de la circulation des normes dans l’espace public reste centrale pour les travaux de cette thématique. Elle est abordée sous l’angle historique par l’interrogation des discours de construction des normes, en particulier dans les médias et au sujet de la représentation des corps, des images de la maternité, de la circulation des stéréotypes… Les interactions entre médias issus de la contre-culture et médias de masse sont également centrales. Elles permettent de travailler sur les appropriations des nouveaux formats, des nouvelles normes ou des pratiques culturelles émergentes. La négociation des canons de la beauté féminine, normes de la parentalité ou des représentations des pratiques professionnelles sont ainsi des espaces communs à plusieurs recherches.

La place de la diversité ethno-culturelle dans les arts et les médias est également interrogée ; elle conduit à des travaux sur la manière dont le multiculturel ou l’interculturel traverse les pratiques de création et de diffusion développées par les artistes et les institutions artistiques et culturelles comme par les industries culturelles. Cette question de la diversité peut devenir un nouveau chantier important, en lien avec la question de la visibilité médiatique des minorités, et en parallèle avec les recherches sur le développement de la diversité en entreprise. La question permet, de plus, d’interroger les politiques culturelles « à la française ».