Séminaire : « Productions et circulations des biens culturels : le cas des pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient », Les Saoudiennes et le mobile connecté : subversion et subjectivation
Les séances auront lieu désormais les jeudis entre 16h et 18h dans la salle 3.023 du bâtiment Sud du Campus Condorcet (5 cours des Humanités 93322 Aubervilliers) qui est situé à la sortie de la station Front Populaire (ligne 12 du métro francilien). Il sera possible de suivre le séminaire à distance en s’inscrivant ici : le lien Zoom qui vous sera communiqué sera inchangé pour l’année. Si vous êtes déjà inscrit sur notre liste de diffusion, il est inutile de répéter cette opération.
L’équipe d’organisation : Maria Adib-Doss (Université Paris 13, LabSIC), Asmaa Azizi (Université Paris 13, LabSIC), Abdelfettah Benchenna (Université Paris 13, LabSIC) et Dominique Marchetti (CNRS, CESSP)
Contacts : maria.doss[at]univ-paris13.fr ; asmaa.azizi[at]univ-paris13.fr ; benchenna[at]univ-paris13.fr ; dominique.marchetti[at]cnrs.fr
Jeudi 16 janvier 2025 – Hélène Bourdeloie – Les Saoudiennes et le mobile connecté : subversion et subjectivation
Dans une société saoudienne marquée par une forte ségrégation de genre, le mobile connecté émerge comme un puissant vecteur de subversion et de subjectivation pour les femmes. Une étude menée à Riyad de 2016 à 2022 montre que cet objet connecté, bien plus qu’un simple outil de communication, est un espace dans lequel les Saoudiennes peuvent redéfinir leur identité, contester les normes établies et explorer de nouvelles formes d’expression de soi. Dans un contexte où le taux de pénétration des réseaux sociaux est particulièrement élevé, le mobile est une véritable « prothèse émancipatoire », permettant aux femmes de négocier entre visibilité et invisibilité, conformité et transgression. Les Saoudiennes utilisent le mobile connecté pour habiter, défaire, défier et subvertir les normes de genre de manière créative et stratégique, contribuant à une transformation graduelle mais profonde des dynamiques sociales au sein du royaume.
Formée en sociologie et en sciences de l’information et de la communication, Hélène Bourdeloie est maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université Sorbonne Paris Nord et chercheuse au Labsic et associée au Centre Internet et Société (CIS – CNRS) où elle est en délégation. Ses travaux de recherche portent sur les usages du numérique et les rapports sociaux de genre. Elle travaille notamment sur la grossophobie et les stigmates corporels en ligne tout comme la question de l’empouvoirement par le numérique. Hélène Bourdeloie a publieì plusieurs ouvrages : avec David DouyeÌre, Meìthodes de recherche sur l’information et la communication – Regards croiseìs, Mare & Martin (2014) ; avec Christine Chevret-Castellani, L’impossible patrimoine numérique ? Mémoire & traces, le Bord de l’eau (2019) ; avec Abdelfettah Benchenna et Zineb Majdouli, Cultures et jeunes adultes en région méditerranée. Circulations, pratiques et soft power, L’Harmattan (2019).