Ammouche Abdeldjalil Wahid

Abdeldjalil est doctorant au LabSIC, où il mène ses recherches sous la direction de Dominique Carré. Ses travaux interrogent les modèles socio-économiques de l’industrie informatique, avec un focus particulier sur la filière du logiciel libre et open source. S’inscrivant dans le champ de l’Économie Politique de la Communication, ses recherches adoptent une approche interdisciplinaire pour explorer les dynamiques organisationnelles et les mécanismes d’hybridation qui caractérisent ces écosystèmes.

La thèse en sciences de l’information et de la communication (SIC) s’inscrit en Économie politique de la communication (EPC) et a pour objet d’étudier les écosystèmes de logiciels libres et open source (LLOS), envisagés comme des alternatives socio-économiques à la production de logiciels propriétaires. Comment des formes d’organisation communautaire se développent, résistent et/ou coexistent avec les logiques privatives dominantes du capitalisme numérisé ? Ce travail de recherche mobilise une méthodologie originale, articulant une immersion ethnographique de long terme au sein d’une entreprise et une démarche de recherche-création autour du développement d’une application collaborative. Ce double ancrage permet de révéler les tensions, les paradoxes et les expérimentations au sein d’écosystèmes numériques, qu’une observation extérieure n’aurait pas été véritablement en mesure d’appréhender aussi finement.

L’aboutissement principal de ce travail de recherche est la formalisation d’un possible modèle socio-économique que nous avons qualifié de « distribué ». Il permet de rendre compte des dynamiques collaboratives propres aux LLOS, qui se différencient des modèles socio-économiques mis à jour par différents chercheurs : éditorial, flot, compteur, club et courtage informationnel. Il se construit autour de deux contributions majeures : 1) la valeur « ouverte », située entre valeur « d’usage » et valeur « d’échange », se caractérise par une accumulation progressive via les contributions décentralisées et une temporalité longue, où la valeur croît avec le partage plutôt qu’elle ne se consume ; 2) le « bien libre », catégorie inédite venant compléter les typologies classiques de biens publics, privés ou communs, se traduit par une production bénévole et une diffusion non marchande, où la création collective échappe à la logique de rareté tout en résistant à l’appropriation exclusive.

Mots clés : Économie politique de la communication, socio-économie des logiciels, Éditeur de logiciels, recherche-création en services, Approche ethnographique, logiciel libre, open source, communauté digitale, gouvernance, stratégie d’acteurs, capacitation.

Publications: 

Communication au XXI congrès international des sociologues de langue française : L’open source vecteur de liberté ? Approche critique

Congrès : 

Participation au XXIe congrès de la Sfsic – Création, créativité et médiations,
les 13-16 juin 2018 à la Maison des Sciences de l’Homme, Paris Nord. 

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