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Lauréats des contrats doctoraux 2O24

Inès Oudadesse

Sous la direction d’Abdel Benchenna

La circulation internationale de la musique Rap arabe : entre enjeux
économiques, diplomatie culturelle et attentes des publics – Les cas
du Maroc et de l’Égypte

Ce projet de thèse a pour objet d’étude
la circulation de la musique rap de la région MENA (Moyen-Orient et
Afrique du Nord) vers l’international. La question centrale à développer
peut être formulée ainsi : Comment et dans quelles conditions s’opère
la circulation internationale des artistes de Rap marocains et égyptiens
et de leurs productions ?
L’intérêt pour le cas de ces deux pays
est motivé par le fait que les scènes rap au Maroc et en Égypte vivent
un véritable essor et constituent des terrains propices à l’étude,
donnant notamment lieu à de nombreux investissements économiques sur
l’industrie musicale de la région MENA.
Sur cette zone géographique,
les arrivées d’acteurs majeurs de l’industrie musicale mondiale se sont
multipliées ces dernières années, notamment avec l’entrée sur ce marché
de plateformes de streaming globales telles que Spotify et Deezer, ou
de grandes maisons de disques telles qu’Universal ou encore Warner. En
2020, le groupe Universal Music a ouvert une division à Casablanca, au
Maroc, dans l’optique de faire atteindre un public mondial aux artistes
locaux d’Afrique du Nord.
Ces phénomènes témoignent de la croissance
particulière que cette zone vit actuellement sur cette industrie, et ce
même au-delà des frontières.

Inès OUDADESSE

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 Thimothy Bourbotte

Sous la direction de Philippe Bouquillion et Hélène Bourdeloie

Des cypherpunks aux cryptomonnaies : l’ambivalence des rapports de pouvoir sur les réseaux blockchains, entre décentralisation et marchandisation

Résumé de la thèse : Ce projet de thèse porte sur les stratégies industrielles et les enjeux sociétaux soulevés par les blockchains. L’objectif de notre recherche est de comprendre dans quelles mesures les acteurs de ce secteur remanient les rapports de force entre utilisateurs et concepteurs sur les applications numériques.
Les blockchains sont des réseaux décentralisés sous la forme de registres de compte numériques transparents où l’enregistrement des opérations ne repose pas sur un tiers de confiance précisément identifié. C’est dans le domaine des cryptomonnaies que la technologie blockchain a connu des développements industriels significatifs et suscite le plus d’écho dans les médias.
Les concepteurs de ces innovations décentralisées ambitionnent la création d’un nouveau Web incluant une répartition équitable du pouvoir et une protection des données personnelles accrue. Cette version évolutive du Web, dénommée Web3 par ses partisans, est prise dans une tension entre des discours émancipateurs et les stratégies industrielles de ses acteurs aux objectifs lucratifs. Ces derniers concourent à instaurer des rapports sociaux (genre, âge, classe sociale, origine ethnique, etc.) comparables à ceux que nous observons dans d’autres milieux du Web. Cette tension sera explorée en se concentrant particulièrement sur la question des cryptomonnaies.

Timothy BOURBOTTE

Natacha Erwein

Sous la direction de Yanita Andonova

Les plateformes collaboratives en santé : organisation, collectifs et résistances dans un contexte de datafication de la santé.

La démocratie sanitaire se déploie dans un contexte de plateformisation de
la santé. Les patients s’expriment sur les réseaux socionumériques et
les acteurs de la santé sont concernés par différents dispositifs (DMP,
Doctissimo, Doctolib etc.). Cette plateformisation n’est pas nouvelle
mais elle s’accompagne d’une volonté des usagers de résister à la
captation de leurs données dans un contexte où la datafication et la
marchandisation des données est de plus en plus présente. Les
plateformes collaboratives en santé qui conditionnent la participation
des patients à la collecte de données personnelles, malgré l’existence
de réglementations en vigueur (RGPD, Loi Informatique et liberté) sont
donc concernées.
L’objectif de ce travail de thèse est donc de
comprendre comment s’organisent les résistances à l’œuvre sur les
plateformes numériques de santé et ce qui conduit les utilisateurs
(patients, professionnels de santé, associations, institutions) à
s’engager sur ces plateformes. Savent-ils ce que deviennent leurs
données ? Les usagers s’organisent-ils en collectifs plus ou moins
structurés ? Choisissent-ils d’ignorer cette datafication pour obtenir
des informations sur ces plateformes ? Nous proposons d’examiner
plusieurs plateformes de santé et les résistances à l’œuvre dans une
approche critique afin d’apporter des éléments de compréhension des
processus d’information et de communication.

Natacha ERNWEIN

 

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